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Présentations et démarche //

Je suis née en banlieue parisienne en 1974. Les territoires de la Haute Vallée de l'Aude, rencontrés à l'âge de huit ans et où j'ai grandi ensuite, ont construit mon regard sur le paysage et ce qui le compose ; ils ont tissé mes liens avec les expressions du minéral, du végétal et du vivant non humain.
 
J'ai été formée à l'école préparatoire des beaux-arts de Sète, à l'école des beaux-arts de Nîmes puis plus tard, aux pratiques maraîchères de l'agriculture biologique. Ainsi mon intérêt pour le végétal, le paysage et ma compréhension des relations en jeux se sont affinés.
 
Artiste aux pratiques multiples, mon travail se penche sur la relation que nous entretenons avec notre milieu, le regard que nous posons sur lui.
Mes observations sont source de contemplation, d'émerveillement, de tendresse. Elles sont aussi prises d'effroi faces aux désastres écologiques, philosophique et politique dont nous sommes témoins ; elles interrogent notre place dans les écosystèmes que nous habitons et ce qu'ils ont à nous apprendre. 
 
Ces mots de Gilles Clément pourraient introduire ma démarche,
« Le paysage est ce que l’on voit après avoir cessé de l’observer ». Ma pratique se nourrit de cueillette mais aussi elle est aussi un travail d'atelier.

Au terme d’environnement, je préfère celui de milieu.
Je regarde le paysage du jardin: mon jardin, les jardins et le jardin planétaire*.
J'interroge la relation que nous entretenons avec le végétal, le vivant humain et non-humain, et les matières minérales qui constituent le monde.

Nourrit des choses cueillies lors de mes déambulation le travail trouve forme à l’atelier dans la fabrication de l'image et de l'objet.

   - De l'image; par l’estampe, la photographie, le dessin, encres ou aquarelles, par l’écriture et l'installation sonore, la vidéo.

   - De l'objet; par l’assemblage d’objets ou de matières organiques et minérales, par la sculpture,  ou l'artisanat**.

Des images, des mots, des objets et des chimères issus de ces trésors de campagne archétypaux ; Une articulation des fragments du monde. Un espace d'ironie et de jeu parfois.

Un troisième temps, celui de l'accrochage et de la mise en espace des formes issues de l'atelier est la dernière phase non moins importante du processus de création qui est le mien.

Mon travail tisse les liens du mot et de l’image : ceux de la mémoire et de son témoignage. Il célèbre les" petites choses" et les saisons, pour ce qu'elles nous révèlent.

 



**L’artisanat est la transformation de produits grâce à un savoir-faire particulier et hors contexte industriel de masse : l'artisan assure en général tous les stades de la transformation.

Présentations d'expositions passées  // 
Techniques et intentions

Exposition Par quatre chemins

du 5 au 30 novembre 2018

à la Maison du Pays de Serviès

Le monotype: cette technique d’estampe se situe à mi-chemin entre la peinture et la gravure. Le monotype est un procédé d'impression sans gravure qui produit un tirage unique. Une fois la matrice de zinc encrée, il s’agit de faire surgir forme et lumière par retrait de l'encre qui rendra le blanc du papier. La matrice est passée sous presse avec le papier qui reçoit l'épreuve. C’est une prise d’empreinte, un instantané du geste producteur d’image.

Ici, dans la série La tentation de la collection, des végétaux frais ont été glissés entre le papier et la matrice préparée ; les végétaux laissent leur forme négative gaufrée dans le papier en le teintant parfois de leur jus. Ces formes botaniques sont éléments à part entière de la composition et entrent en dialogue avec le dessin de l’encre aux infinies nuances de gris.

 

Les monotypes en tondo, (formats ronds), ont été travaillés avec une encre pour linogravure et estampés à la main. Le jardin de John fait référence à John Cage, non seulement compositeur mais aussi grand botaniste, féru de plantes sauvages comestibles.

 

Certain des monotypes installés dans la deuxième salle, ont été retravaillés : feutre, aquarelle, collage, de manière à appuyer le caractère figuratif et narratif des effets de l’encre. De Vinci lui-même, encourageait ses élèves à s’inspirer des images suggestives nées du hasard : taches et lézardes sur les vieux murs, nuages.… Le nommable surgit du chaos.

L’image surgit. Ces images, s’il en est, convoquent parfois les empreintes laissées par la lecture d’ouvrages littéraires (Laver les ombres de Jeanne Benameur, Colline de Jean Giono, Histoire d’un ruisseau d’Elisée Reclus, …) Elles n’en sont pas une illustration, elles en sont des réminiscences.

Ces bribes de narration tissent le fil du récit et dessinent les mouvements de paysages intérieurs.

Cependant, ces images ne cherchent pas de faux semblants et se révèlent pour ce qu’elles sont : taches, coulures, opacités et transparences pour ouvrir ce nouvel espace de projection, oscillant entre figuration et abstraction, et se proposer à l’imaginaire du spectateur. Encres et aquarelles invitent la couleur.

 

Les chimères semblent tout droit sorties d'un cabinet de curiosité. Elles sont composées de fragments issus des trois règnes : végétal, animal, minéral. Ces assemblages de matières organiques inertes ou non organiques, glanées au fil des promenades, deviennent l’articulation poétique de la compréhension du sensible. Les notices qui les accompagnent, utilisent un vocabulaire issu des sciences naturelles. Ces mots se teintent d'un accent désuet et sonnent comme un poème. Installés ensemble dans les vitrines, chimères et monotypes entrent en relation et dialoguent.

 

Par quatre chemins, les mots en bandoulière, la photographie est cueillette; Élisabeth Delétang pose et propose un autre regard sur le paysage. Éloge de la lenteur, des petites choses et des saisons, cette exposition nous invite à la promenade, à la rêverie et interroge le lien contemporain à notre milieu.

RE-TROUVAILLES / Elisabeth Delétang  

Maison de la Vallée du Gijou, Lacaze.

16 août – 29 septembre 2017.

Soirée festive de décrochage le 29 septembre.

RE-TROUVAILLES

Cette exposition vous invite à la promenade. Une déambulation où les images et les mots se répondent en écho. Les estampes répondent aux chimères.

Comme des retrouvailles, l’image surgit de la tache, et la forme des fragments recomposés ; les mots chuchotés de l’image murmurent.

Les monotypes d’Elisabeth Delétang tissent les liens du mot et de l’image, ceux de la mémoire. Le nommable apparaît, tout droit sorti du chaos d’encre noire. Une forme végétale négative, parfois teintée de son jus, figure dans le paysage d’encre. Une trace, une empreinte des choses fugaces.

Les chimères d’os, de plumes, de cornes, et de fragments secs de végétaux, de bouts de bois et cailloux témoignent d’un regard porté sur la nature, d’une posture. Un éloge de la lenteur et des saisons impatientes des retrouvailles à venir avec les trésors du jardin, de bord de route et de talus. Un trésor de campagne, archétypal et enfantin glané au fil des promenades. Les trouvailles sont jouées à nouveau ainsi recomposées.

Les Re-trouvailles vous proposent la rencontre de ce que l’on avait perdu. Elles convoquent le merveilleux, l'IMAGE de l’imaginaire.

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